“La compétence à se situer“ : comment favoriser l’acquisition de compétences professionnelles chez des adultes en difficulté de réinsertion ; sous la direction de Gérard Vergnaud, directeur de recherche au CNRS.
Jury :
Gabriel Langouët, professeur des universités – Sciences de l’éducation – René Descartes – Paris V – Sorbonne (président du jury),
Gérard Vergnaud, directeur de recherches au CNRS (directeur de la thèse),
Monique Linard, professeur des universités – Sciences de l’éducation – Paris X – Nanterre,
Gérard Malglaive, professeur à l’école d’ingénieurs du Cnam,
Joffre Dumazedier, professeur émérite en Sciences de l’éducation – Sciences de l’éducation – René Descartes – Paris V – Sorbonne,
Michel Roger, maître de conférence en Sciences de l’éducation – Sciences de l’éducation – René Descartes – Paris V – Sorbonne.
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Dans cette partie vous trouverez
le contexte, la problématique, le cadre théorique et la présentation de la recherche
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- Situation de la recherche
- Domaine d’investigation de la recherche
- Cadre de référence
- Didactique et pédagogie
- L’ingénierie didactique
- Modèle de programmation des actions didactiques de M. Roger
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Peut-on aider les adultes qui sont en difficulté de réinsertion ?
Presque tous les mots de cette phrase correspondent à une classe de problèmes dans le domaine de notre recherche : les conditions favorables au développement des compétences professionnelles chez des adultes peu qualifiés.
Ces problèmes concernent l’action du formateur (interventions, régulations, étayage, tutorat, etc.), la spécificité de la notion d’adulte en formation, la difficulté “dans” laquelle ils seraient et les moyens d’y remédier, au regard du contexte et des finalités de la formation.
C’est la complexité de la question. Au risque qu’elle soit reçue comme une provocation, nous ne l’aurions pas retenue, si nous n’entendions la notion d’aide comme “l’action d’intervenir en faveur d’une personne, en joignant ses efforts aux siens”[1]. La dimension d’engagement réciproque des acteurs nous semble intéressante lorsqu’on se rend compte à quel point les formateurs eux-mêmes sont démunis face à la multiplicité et à l’ampleur des difficultés qu’ils rencontrent chez les adultes dits “de bas niveau de qualification”.
C’est à la recherche d’éléments de réponse à ces problèmes que nous avons consacré notre investigation, dont il convient d’abord de préciser le cadre dans lequel elle s’inscrit, le champ que nous avons privilégié et les références théoriques qui l’orientent.
Nous aborderons ensuite, sur le terrain de la formation, la question de la formation des publics de “bas niveau” puis les spécificités du public reçu en stage.
Avant d’observer les conditions de mise en œuvre de cette formation nous consacrerons un effort particulier à l’analyse des méthodes, dites de “remédiation”, le plus souvent proposées et qui peuvent inspirer les pratiques des formateurs pour ce public. Des principes didactiques transposables ou généralisables peuvent en être extraits et constituer un guide d’action pédagogique. De retour sur le terrain de la formation, nous rendrons compte des observations, des entretiens et des analyses de cas qui nous permettrons de mettre en évidence les éléments sur lesquels il semble qu’il faille agir en priorité.
Enfin, nous formulerons un certain nombre d’hypothèses explicatives dont nous pourrons dégager quelques principes à prendre en considération dans la construction des situations didactiques et qui conditionnent la réussite de la formation des adultes en difficulté d’insertion.
Au fil des analyses nous insérerons des remarques qui, se détachant du courant du texte, ouvrent une réflexion critique, soulèvent un problème se rapportant à l’objet du paragraphe qui précède, ou indiquent une liaison avec une autre partie de la recherche.
Ces remarques sont l’occasion d’un commentaire, d’une critique, d’une mise en relation avec d’autres approches, d’une réflexion inspirée par l’orientation de notre cadre de référence. Elles sont filigranées par une problématique qui, lorsqu’elle est centrée sur les acteurs, vise à mettre en évidence l’importance de leurs rôles, lorsqu’elle porte sur les principes pédagogiques présents, à élargir l’analyse et la réflexion et, lorsqu’elle est centrée sur l’objet de l’apprentissage, à relever l’importance des compétences à se situer, en jeu dans le mécanisme d’acquisition.
La perspective que ces remarques font apparaître est multiréférentielle. En effet, nous suivons en cela le point de vue de J. Ardoino qui, à propos de l’analyse des situations sociales, propose de privilégier un regard systémique, compréhensif et herméneutique afin de restituer “le caractère «molaire», holistique, de la réalité étudiée”[2]. Cependant, notre approche qui se veut compréhensive, interprétative et explicative ne doit pas laisser se distendre le fil conducteur de notre préoccupation issue du cadre général des références que nous sollicitons pour l’analyse didactique des situations de formation. Ce cadre présenté plus loin est organisé autour de notre objet de recherche : les conditions, favorisant l’acquisition des compétences professionnelles, liées aux acteurs, aux contenus et aux situations de formation.
[1] Petit Robert 1, 1991.
[2] L’analyse multiréférentielle des situations sociales, Psychologie clinique, 1990, n° 3 (spécial : “Social-psychique, articulation”), p. 49.
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