Cadre de références

Résumé de la présentation générale de la thèse

Les investigations porteront sur les actions de for­ma­tion à des­tina­tion d’un public “en difficulté”, adul­tes de bas niveau de qualifi­ca­tion hors emploi. La probléma­tique de la re­cherche est fondée sur les constats sui­vants :

  • La perte d’un emploi peu qualifié entraîne le plus sou­vent dans un engrenage d’exclusion profession­nelle et so­ciale. Le phé­nomène de disqua­li­fica­tion so­ciale peut éclairer les dé­marches des formations à en­tre­prendre. En effet, la capacité à se si­tuer se trouve cen­trale dans la pro­blématique d’in­sertion et semblent être, en même temps, une consé­quence de leur situa­tion. Avec le trai­tement social du chô­mage, les pou­voirs publics ont mis en place des dispositifs de forma­tion visant «l’élévation du niveau», elle-même devant améliorer l’«employabilité» de ces chômeurs. Face à des per­sonnes relevant du « traitement so­cial du chô­mage », la question cru­ciale qui se pose aux formateurs est :  quelle dé­marche didac­tique est à construire pour que le temps alloué à la pé­riode de formation soit effi­cace ? Plus particulière­ment, com­ment aborder la phase initiale de la formation de façon à rendre les per­sonnes disponibles à l’acquisi­tion de nouvelles compétences profes­sionnelles ?
  • L’environnement socio-économi­que de ces forma­tions affecte les conditions dans lesquelles elles sont organi­sées. Quelles contraintes pèsent sur les or­ga­nismes de for­ma­tion ? Quelles sont les caractéristiques des pra­tiques empi­riques et impli­cites qui semblent corres­pondre à de “bons” résul­tats en terme d’emploi à la sor­tie des formations ?
  • Les moyens utilisés jus­qu’ici (élé­vation du niveau sco­laire) sem­blent inefficaces lorsqu’ils sont mis en œuvre au­près de pu­blics adultes dits de “bas niveau”. On voit se mul­ti­plier les mé­thodes dites de “remé­dia­tion”. Quelles sont-elles  ? Sur quelles théories sont-elles bâties  ? Quelles sont leurs li­mites, leur inté­rêt  ? Quels principes peuvent être gé­nérali­sés dans les si­tuations de formation  ?

Les formateurs sont confrontés au problème de la ca­pa­cité à ac­quérir des connais­sances dans un laps de temps tou­jours trop court. On ne peut pas “tout re­prendre à zéro”. Comment les savoirs acquis peu­vent-ils être “réactivés” et fa­vo­riser de nouvelles ac­qui­si­tions ?

La démarche, qui a pris la forme d’une “recherche-ac­tion” s’inscrit dans le cadre d’une recherche ré­pon­dant à un appel d’offres du mi­nistère de la Recherche et de la Technologie, a été conduite avec Véronique Bonnal-Lordon impli­quée à 3/4 temps dans l’équipe de l’orga­nisme de formation “Média­tion”.

Le point de vue des formateurs a réorienté la dé­marche de re­cherche à partir du constat d’un certain nombre de “réus­sites” qu’ils avaient du mal à expli­quer et de pro­blèmes peu clairs, notamment :

  • l’absence de correspondance entre le niveau de connais­sance d’un sujet et sa capacité à acquérir des compé­tences profession­nelles,
  • l’importance du contexte de la formation, de l’his­toire indivi­duelle, de la reconstruction d’une image de soi et la constitution de repères.

Les méthodes pédagogiques défi­nissent le processus édu­catif selon le­quel doivent s’organiser les situa­tions éducatives, et la pé­dagogie est la mé­thodologie de l’é­ducation.

L’objet de la didactique est l’ana­lyse qui permet l’or­gani­sa­tion de si­tua­tions de formation visant le dé­velop­pement des connais­sances de l’individu, la transmission et l’ac­qui­­­sition de sa­voirs liés à un contenu défini.

Nous pensons que les modalités de l’approche di­dac­tique peu­vent être gé­néralisées aux formations pro­fes­sionnelles.

C’est pourquoi le cadre de réfé­rence de la recherche est constitué par des apports de la didactique des ma­thématiques, de l’in­génierie didac­tique et du modèle de programma­tion des actions didactiques de M. Roger.

À partir de l’étude du terrain de formation, des théo­ries de l’appren­tis­sage et des grands cou­rants de la pé­dagogie, des obser­vations et des pra­tiques des forma­teurs, nous es­saierons de voir quels liens on peut envisa­ger entre les mé­thodes d’é­du­cabilité cognitive, les situa­tions didactiques et les appren­tis­sages pro­fessionnels.

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