La formation et le public de la formation observés
Résumé :
Pour tenter de résoudre le problème de la “réactivation” des savoirs acquis, d’un point de vue pédagogique, deux voies s’ouvrent: l’une centrée sur le contenu et la tâche, l’autre sur les compétences intellectuelles nécessaires à l’acquisition. Ni l’une, ni l’autre n’est satisfaisante à elle seule. Les mutations socio-professionnelles exigent que l’apprentissage soit centré sur les procédures et les opérations de pensée. Des méthodes de “développement intellectuel”, de “remédiation”, “d’éducabilité cognitive” apparaissent de plus en plus souvent sur le marché de la formation.
La réussite des actions de formation à destination des publics “en difficulté” et de bas niveau de qualification représente un enjeu social et pédagogique important.
Les contraintes qui s’exercent sur ces formations (temps, enjeux, moyens) imposent que soient repensées les démarches classiques de formation. Les aspects financiers ont une incidence certaine sur le recrutement des stagiaires. Les organismes de formation ont de grandes difficultés. La motivation pour la formation devient un aspect secondaire par rapport aux critères de recrutement imposés. L’organisme dispose de très peu de temps et sera évalué en fonction des résultats obtenus en termes de retour à l’emploi.
Ce n’est plus l’adéquation entre les connaissances acquises et les contenus de la formation à acquérir qui va être visée. C’est entre la prise en charge “thérapeutique” et l’aide à l’accession à l’emploi que les formateurs construisent leur démarche pédagogique.
L’organisation des situations de formation doit abandonner le recours à l’évaluation des acquis en termes de contenus identiques pour tous. Ce qui importe alors, c’est de permettre à chaque sujet de pouvoir mettre en évidence sa capacité à se transformer, en même temps qu’il prendra conscience des moyens dont il dispose pour changer et acquérir de nouvelles compétences.
Le niveau de formation initiale est très bas et 70% n’ont pas le niveau de performance du CEP. La répartition français/étrangers est de 50 %. 95% sont sans travail depuis plus d’un an, mais ne sont pas forcément inscrits à l’ANPE. Plus de la moitié de l’effectif a moins de 40 ans.
La notion d’insertion présente deux aspects majeurs. Ce sont l’isolement et le sentiment que l’individu en difficulté éprouve vis à vis de sa situation. Ils se traduisent par une importante perte des repères. Massivement et en dehors de tout critère de niveau de connaissance, la personne en situation d’exclusion ne parvient plus à se situer correctement ni dans le temps, ni dans l’espace, ni dans la communication avec autrui.
Notre expérience a montré qu’en organisant des situations autour de la compétence à se situer, les effets de la formation semblaient meilleur, les abandons moins nombreux et l’accession à l’emploi, à l’issue du stage, plus facile.
L’objectif prioritaire assigné aux actions mises en place à “Médiation” est l’employabilité des personnes. Il faut que le sujet puisse se considérer comme capable d’occuper lui-même un emploi, qu’il se perçoive comme doté des compétences nécessaires et en mesure de les exercer. Ce changement de point de vue sur soi, cette projection, cette nouvelle considération de soi, nécessitent que soient constitués un certain nombre de repères.
Les diverses interventions de formation qui visent ces finalités empruntent largement aux méthodes de remédiation. Il faut donc étudier les fondements théoriques de ces pratiques afin de permettre aux formateurs de construire et de conduire les situations favorables à l’acquisition les compétences professionnelles en sortant de l’isolement et de la précarité sociale.
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